ET SI LE LOUP Y ETAIT…
deJean-Pierre Weyland
Mise en scène du collectif
Création à l’Antarès (place du Cœur Battant à Vauréal) les samedi 24 à 16h et 21h et dimanche 25 novembre 2012 à 16h
Avec Sébastien Gras, Fred Jely, Clément Ménager, Marie-Eve et Jean-Pierre Weyland
Création musicale et graphisme : Fred Jely
Création lumière : Olivier Barnicot
L’œil du Loup : Alan Tallec
Libre adaptation de « L’imparfait du subjectif », de Jean-Pierre Weyland, ed. L’Harmattan
Avec le soutien de la ville de Vauréal (Val d’Oise)
« L’individu est le produit d’une histoire dont il cherche à devenir le sujet » Vincent de Gaulejac
Prix des places : 8,60 et 4,50 €
Réservation : 06 83 08 38 90 les.arts.melangers@gmail.com
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L’histoire
Fragments chaotiques des histoires de vies d’un homme. Tragiques, drôles, tendres et cruelles. Comme toutes les destinées. Absurdement et extraordinairement banales.
Dans chacune de nos têtes, on aurait dit l’amour et la mort. Qui tricotent.
Les partis pris
Nous avons imaginé trois Jean-Pierre, le narrateur, afin de rendre compte (en s’en amusant) de la complexité et de l’ambivalence de tout un chacun. Le 1, dit l’Authentique, le 2, dit le Sombre et le 3, dit le Rigolo. Le spectacle se déroule autour de ces trois héros, assistés de ses proches et de quelques personnages adjuvants permettant de décrire différentes situations.
Le récit se déroule de façon anarchique sans souci de chronologie.
Le tragique est contrebalancé par des formes comiques, proches du clown et du burlesque.
La musique, le chant et des récits vocaux rythmés prennent une place significative et colorent l’ensemble.
La lumière sculpte des ambiances différentes.
L’émotion est partout présente, sans fard mais tenue à distance raisonnable.
Le tout tient du bricolage, emprunte des formes esthétiques plurielles afin d’imager au mieux la vie qui passe, tressautant comme une bobine de film en accéléré.
Extrait de la préface du livre, écrite par Jacques Ladsous :
« Tant de passions contenues, tant de douleurs assumées, tant d’espoirs entrevus : tout ce qui fait qu’une vie est rien moins que banale. Tout se passe comme si Jean-Pierre avait soulevé le couvercle qui abritait ces vies, pour nous laisser voir les chemins souvent tortueux que suscitent les découvertes et les événements rencontrés. Et de cet ensemble chaotique, l’homme, la femme finissent par surgir comme si, débarrassés de cette gangue lourde à porter, ils pouvaient enfin se trouver. »
Extraits du spectacle :
« Le Rigolo : Le diagnostic d’un spécialiste. Confusion mentale passagère qui ne peut que s’aggraver. Sur une échelle de 1 (très mauvais) à 6, son niveau est de 3. G 3, précisément, dans le jargon en vigueur. Je connaissais le point G, mais c’est plus fun.
Papa (agonisant) : Kafka manquait vraiment d’imagination.
Le Rigolo : Ton père, il est quoi ? G 2 ? Ouah la daube !
Papa (agonisant) : Ouah, ta mère en short, elle est G 1, hè !
L’Authentique : Les soldes sont finies. Les stocks à brader. Tout doit disparaître.
Théo : Papa ? Papa ! Tu ne m’écoutes pas ! Je veux le cocodile de la page soixante-huit et aussi le requin. »
« Petit garçon, avant de me coucher, j’invente un rituel obsessionnel. Scrupuleusement observé des années durant. Combat perdu d’avance. Malgré le désenvoûtement, un loup dangereusement affamé flotte toujours en l’air. Ou sous terre. Derrière la fenêtre. Enfin, quelque part. Menace invisible d’autant plus inquiétante. L’animal est malin, il a son passe universel. Vient sans bruit occuper tout l’espace intérieur. »
« Lundi 27 septembre 2004, elle lâche prise. Nous découvrons le monde étrange des Pompes Funèbres Générales. Un secteur commercial attachant et prospère. Débordant d’humour comme dans Lucky Luke. »
« Le genre d’émotion qu’on doit avoir à la première échographie à la différence près que tu as déjà des cheveux et un pyjama. Tu ne regardes que nous avec tes grands yeux curieux. Tu lèves les bras en signe de victoire. »
« Ton corps exhale une délicieuse odeur. La peau voluptueusement chaude et lisse. Tu ne lâches pas prise. Je ne peux plus bouger. C’est du brut. De l’amour d’avant l’amour.
Je deviens un alias qui me dévore et me recouvre. Me tend le miroir de mon amour pour mes parents. Me projette dans l’avenir, aux portes de la mort. Où j’espère ressentir une dernière fois le souvenir de ce corps à corps inouï. A nul autre pareil. »